COMMUNIQUÉ
DE PRESSE
Le plus vaste programme de DDR s’apprête à
fermer après la
démobilisation de près de 300 000
ex-combattants en Afrique
Cartagena, Colombie. 4 mai 2009 – Le Programme multi-pays de émobilisation et réintégration
(MDRP) va se clôturer le 30 juin prochain après sept ans d’existence. Le programme aura
contribué à la démobilisation et à la réintégration de près de 300 000 ex-combattants dans la
région des Grands Lacs en Afrique, plus particulièrement en Angola, au Burundi, en République
Centrafricaine, en République du Congo, en République Démocratique du Congo, au Rwanda et
en Ouganda. Le MDRP est le plus vaste programme de DDR jamais mis en oeuvre dans le monde.
Créé en 2002 pour répondre aux conflits qui ont déchiré l’Afrique centrale à la fin des années 90,
et notamment ce qu’on a appelé « la première guerre mondiale d’Afrique », le programme MDRP
avait pour objectif principal de contribuer à la paix et à la stabilité dans la région en soutenant la
démobilisation des ex-combattants et leur réintégration à la vie civile.
Le programme MDRP a atteint 75% de sa cible initiale, mais les résultats obtenus sont
remarquables au vu du caractère volatile de la région et de la nature ambitieuse du programme.
Maria Correia, Responsable du MDRP, note : « Ce serait facile de se concentrer sur ce qui n’a pas
bien marché ou ce qui reste à faire. Mais si nous nous mandons ‘que se serait-il passé si le
programme n’avait pas existé’, l’immense réussite du MDRP devient évidente. »
Le MDRP a aussi contribué à la libération de 40 000 enfants soldats de groupes armés, dont la
plupart ont pu retrouver leur famille.
Au 30 juin, le programme aura décaissé plus de 560 millions de dollars (260 millions en dons du
fonds fiduciaire MDRP, 240 millions en cofinancement de l’Association Internationale de
Développement – IDA, et 64 millions en inancement bilatéral direct.) Le programme de
désarmement, démobilisation et réintégration de la République Démocratique du Congo, toujours
en cours, est le plus important, avec un financement total de 280 millions de dollars.
Bien que le MDRP n’ait pas financé les activités de désarmement, il a permis d’établir un cadre
partenarial dans lequel d’autres acteurs – agences des Nations Unies, ONG – ont pu s’occuper
d’activités complémentaires telles que le désarmement, le soutien humanitaire et le rétablissement
communautaire. Le programme a aussi mis en oeuvre une composante genre par l’intermédiaire
de l’initiative LEAP (Learning for Equality Access and Peace) pour répondre notamment aux
besoins spécifiques des ex-combattantes.
Markus Kostner, Conseiller dans l’unité Etats fragiles et Conflits à la Banque mondiale, l’un des
initiateurs du MDRP, apprécie le caractère unique du programme : « Ce que nous tentions de
faire en 2001/2002 n’avait jamais été tenté auparavant. Ce partenariat international dans lequel les
membres collaborent étroitement pour soutenir le processus de paix dans la région des Grands
Lacs était osé. »
Deux autres caractéristiques importantes du programme étaient :
la mise en oeuvre des activités de DDR par les gouvernements nationaux pour garantir
l’appropriation et la durabilité,
- et l’accord par les partenaires MDRP sur une approche régionale coordonnée de DDR,
permettant la confiance en un désengagement mutuel, encourageant la coopération entre
les pays participants, et créant une plateforme pour répondre aux questions
transfrontalières telles que le rapatriement des combattants en sol étranger.
« La solution régionale est la solution idéale », disait Jean Sayinzoga, président de la Commission
rwandaise de démobilisation et de réintégration au cours des réunions finales des partenaires
MDRP tenues à Washington en mars. Ce sentiment était partagé par de nombreux autres
représentants de gouvernements qui appréciaient que les bailleurs aient rassemblé leurs
ressources en soutien aux efforts de désarmement, démobilisation, et réintégration.
Le programme MDRP se termine car le fonds fiduciaire qui finance ses activités arrive à la fin de
son terme légal. Cependant, les besoins en DDR sont encore présents dans la région et les
partenaires du MDRP continuent leur soutien par d’autres voies. Le Burundi, la République
Centrafricaine, la République Démocratique du Congo, le Rwanda et l’Ouganda bénéficient de
financements supplémentaires par l’intermédiaire de contributions bilatérales directes ou par
l’établissement de nouveaux fonds fiduciaires.
De plus, quelques partenaires du MDRP sont en train d’établir un programme de suivi, le
Programme transitionnel de Démobilisation et de Réintégration (TDRP en anglais) pour continuer à accompagner les pays partenaires dans leurs activités de DDR et aider la transition vers les
projets de rétablissement et de développement.
Le TDRP sera un programme plus restreint avec un budget de 32 millions de dollars, financé pour
la plus grande part (21 millions de dollars) par la Banque africaine de développement et par des
contributions d’autres bailleurs. Le programme opérera sur trois ans (2009 à 2012) et visera à
améliorer la qualité des programmes de DDR par l’apport d’un soutien technique et de services
de conseil. Le TDRP facilitera aussi de nouvelles opérations de DDR en fournissant un
financement d’urgence si nécessaire ; il financera les questions transfrontalières de DDR dans la
région des Grands Lacs, et continuera à proposer une plateforme de dialogue, d’échanges et
d’apprentissage sur les questions de DDR.
Le programme MDRP a été lancé en 2002 par la Banque mondiale et 11 bailleurs, plus tard devenus 13
(Allemagne, Canada, Commission européenne, Danemark, Finlande, France, Irlande, Italie, Norvège, Pays
Bas, Royaume Uni, Suède).
40 autres partenaires (agences des nations unies, ONG et autres groupes) ont participé activement au
programme qui a soutenu les projets nationaux et d’autres projets spéciaux dans sept pays d’Afrique
centrale : Angola, Burundi, République Centrafricaine, République du Congo, République Démocratique
du Congo, Rwanda et Ouganda.
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